Légèrement déçu par ce film si prometteur. On aurait tellement besoin actuellement d'une réflexion intelligente sur l'extrémisme religieux (non pas qu'on en trouve pas du tout, mais le besoin est si fort qu'il en faudrait beaucoup plus). Et puis venant de Russie, on aurait même pu espérer que ce film soit une occasion de débattre autour du poutinsime, c'est à dire de donner une voix à des valeurs autres que le libéralisme occidental.
Malheureusement, les dialogues ont beau être composés à plus de la moitié de citations de la bible, on apprend pas grand chose sur la religion, ni sur ce qui nous y mène. Oui, ça peut être dangereux. Oui, elle possède ses propres contradictions. Oui, il est difficile de contredire quelqu'un qui se repose dessus. Mais non, cette oeuvre ne donne aucune clef quand à une éventuelle déconstruction rationnelles des mythes autogénérés par des fanatiques, ni même sur le processus de radicalisation (pour employer ce mot qui désormais sonne bizarrement).
Pour sortir du terrain des idées, disons qu'il y a une première partie très intéressante, qui donne très envie de rentrer dans le film. La première question est légitime : la pudeur. Ensuite, ça s'enlise pendant un long milieu dans une espèce d'hystérie biblique, parsemé des tristes clichés sur le catholicisme (la pédérastie, en premier lieu). Et la fin est un peu mieux réussie, sans apporter de réponse ni poser des questions très précises toutefois.
En fait, ce qui gène le plus, c'est cette impression qu'on a que le film hésite en permanence entre la bouffonnerie cinégénique et la réflexion sociétale.
Quelques belles images néanmoins, en particulier la scène du "calvaire", associée à une bande son enthousiasmante.