J'assume
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Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué, mais je n'avais jamais revu « La Fabuleux Destin d'Amélie Poulain » depuis sa sortie en salles il y a déjà dix-sept ans. Seulement, depuis, que ce soit par son triomphe au box-office, sa bande-originale connue de tous et l'emballement médiatique l'ayant accompagné, le contexte a changé. Un ami écrivait ici que pour ces raisons et quelques autres, on ne peut plus voir ce film pour ce qu'il est vraiment : je suis assez d'accord. N'empêche, il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas reconnaître les formidables de qualité de l'œuvre.
Visuellement, c'est juste épatant, Jean-Pierre Jeunet tentant un nombre de choses assez incroyables, avec des idées quasiment à la minute. Photographie, montage, narration, situations : il y a un vrai plaisir à jouer avec les différentes techniques du cinéma, un bonheur que retranscrit parfaitement le réalisateur, cette dimension très « vieille France » au charme suranné dans un Paris filmé avec ravissement, loin de la représentation habituelle. Dommage qu'au milieu de cet écrin de premier ordre, je ne me sois qu'à moitié intéressé par ce récit non sans qualités, mais quelque peu répétitif, confirmant au passage mon ressenti de 2001. Si des choses m'y ont plu, plusieurs seconds rôles, aussi bons soient-ils, tournent un peu en rond et ne sont pas toujours assez exploités, tandis que cette histoire d'amour reste hautement improbable, malgré le réjouissant
« jeu de pistes »
qu'organise l'héroïne autour d'elle : une belle idée de plus.
Volontiers « désenchanté dans son enchantement »
(les aspirations de chacun restent au fond bien modestes, la plus importante restant l'amouuuuuur),
l'œuvre finit ainsi légèrement par lasser, heureusement toujours relancée par un détail, une scène savoureuse, inattendue
(le mystère autour de l'inconnu du photomaton, les voyages du nain de jardin, Amélie imaginant un scénario abracadabrantesque pour expliquer le très léger retard de son homme, pour ne citer qu'eux).
Frustrant, donc, voire légèrement ennuyeux par moments, mais il serait plus qu'injuste de réduire « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain » à cette simple caractéristique tant le ravissement visuel et l'inventivité du cinéaste sont constants. Toujours pas « améliephile », donc, mais « améliecompatible », c'est une certitude.
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Créée
le 4 oct. 2017
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