On a connu Henri Decoin bien meilleur.
Dans ce polar mollasson s'intéressant au marché noir du trafic d'armes, le prolifique réalisateur se contente de bricoler un récit assez bancal dans sa construction, avec une première moitié dénuée d'action, un twist central (assez prévisible) qui relance l'intérêt, et un climax qui reste plutôt frustrant.
De là à dire que "Le feu aux poudres" a tout du pétard mouillé, il n'y a qu'un pas…
Pourtant le film commence de façon plaisante, avec un premier acte situé dans un village provençal tout à fait ciné-génique, avec Jacqueline Maillan qui tient l'auberge locale avec sa gouaille habituelle, et Peter Van Eyck qui fait le coup de poing à quiconque s'approche de sa poupée, jouée par une très jeune Françoise Fabian.
Le tableau de cette bande de trafiquants à la petite semaine s'avère également réjouissant, et même la présence de Dario Moreno au sein du clan reste tolérable, jusqu'à ce que ce dernier se mette à entonner une horrible chanson de Loulou Gasté, et finisse le film en roue libre…
En fait, le casting est trop hétéroclite, entre vrais bons comédiens (Charles Vanel et Lino Ventura dans des rôles assez secondaires) et acteurs médiocres (Raymond Pellegrin, plusieurs seconds couteaux).
On notera aussi que Françoise Fabian n'est pas très à l'aise dans ce personnage de lolita, la belle s'épanouira davantage dans des rôles plus matures : le genre d'actrices qui se bonifient en vieillissant, tant en terme de beauté que de jeu.
Finalement, on ne passe pas un mauvais moment devant ce "Feu aux poudres" scénarisé par Albert Simonin, mais en ayant bien conscience de regarder un divertissement très moyen.