Copie impeccable et projection sur grand écran : c'est une véritable redécouverte du film quand on ne l'a pas revu depuis très longtemps, et seulement dans son salon. Ah, le grain de peau de Ronet et de sa compagne, dans les premières scènes ! Et ce Paris du début des années 60, l'atmosphère des cafés et les voitures de l'époque dans une circulation déjà bien engorgée. "Demain, je me tue" dit le héros mélancolique de cette adaptation plus que parfaite de Drieu. Chronique d'un suicide annoncé, après une vie d'excès, soit un thème qui, on le sait, parlait à Malle et à son acteur principal, dont la prestation est splendide. On peut écrire à l'envi et théoriser sur Le feu follet mais ce ne sont que bavardages. Il est surtout urgent de le (re)voir et exclusivement en salle pour en déguster jusqu'à la lie l'élégance du désespoir.