A quoi ressemble la vie lorsqu'on est dégoûté de tout, au point d'avoir écrit sur un miroir la date où l'on voudrait la voir s'arrêter ? Alain Leroy se rend dans une clinique de Versailles pour mener une cure de désintoxication contre l'alcoolisme, mais c'est le monde entier qui est sans couleur. Esseulé, il rencontre des âmes vagabondes, bien vivantes, qui ont poursuivi leur chemin. Il fait le tour de ses anciens amis, de tous ceux qui pourraient l'aider, mais rien y fait. Il est seul, tristement seul, mortellement seul. Incompris. La vie n'a plus de saveur et son retour à Paris ne lui donne que la confirmation qu'il n'est plus tout à fait ici, qu'il a déjà choisi l'autre chemin, qu'elle ne vaut plus la peine d'être vécue. Le film, mélancolique à l'extrême, est la dernière ballade d'une âme en peine. Une poétique infuse le cinéma de Louis Malle. Les plans sont d'une extrême justesse, dans un noir et blanc de velours. L'histoire est magnifiquement interprétée, on assiste à de grands moments de cinéma. Ma réserve tient toutefois au scénario, qui tourne un peu en rond et se répète, jusqu'à la chute finale.