Faites entrer l'avocat
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le 25 mai 2024
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Daniel Auteuil a choisi l’austérité pour interpréter et mettre en scène ce film de prétoire très réussi. Aider par un Grégory Gadebois d’une sobriété déroutante, il déroule son récit avec application, sans remous, jusqu’à un twist final aussi glaçant qu’inattendu. Peu de reproches à faire à l’acteur-réalisateur sinon quelques images floues ou floutées, c’est selon, où il souligne avec une certaine maladresse le trouble de l’avocat et l’opacité de sa conscience.
Le thème du film, l’intime conviction du magistrat, recouvre le récit banal d’un fait divers sanglant. L’intérêt est soutenu du début à la fin puisque le parcours de l’avocat devient plus important que celui de l’accusé, le visage défait d’Auteuil, le défenseur fébrile, se superposant souvent à celui presque serein de Gadebois, le meurtrier présumé.
Contrairement à Anatomie d’une chute, autre grand film de procès, où les seconds rôles prenaient le pouvoir au fil du récit, le film d’Auteuil se concentre sur deux acteurs majeurs, le reste du casting jouant les utilités. Le réquisitoire de l’avocate générale, interprétée par Alice Bélaïdi, est réduit à une maigre démonstration alors que celui de l’avocat de l’accusé est plus complet, laissant à Daniel Auteuil l’occasion de développer un certain nombre de théories et de réflexions sur le fonctionnement de la justice des hommes.
L’ensemble se laisse voir avec plaisir même s’il se dégage du film une indiscutable noirceur assez malaisante, comme on dit aujourd’hui.
Créée
le 30 sept. 2024
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