Le Fil
6.6
Le Fil

Film de Daniel Auteuil (2024)

Daniel Auteuil a choisi l’austérité pour interpréter et mettre en scène ce film de prétoire très réussi. Aider par un Grégory Gadebois d’une sobriété déroutante, il déroule son récit avec application, sans remous, jusqu’à un twist final aussi glaçant qu’inattendu. Peu de reproches à faire à l’acteur-réalisateur sinon quelques images floues ou floutées, c’est selon, où il souligne avec une certaine maladresse le trouble de l’avocat et l’opacité de sa conscience.

Le thème du film, l’intime conviction du magistrat, recouvre le récit banal d’un fait divers sanglant. L’intérêt est soutenu du début à la fin puisque le parcours de l’avocat devient plus important que celui de l’accusé, le visage défait d’Auteuil, le défenseur fébrile, se superposant souvent à celui presque serein de Gadebois, le meurtrier présumé.

Contrairement à Anatomie d’une chute, autre grand film de procès, où les seconds rôles prenaient le pouvoir au fil du récit, le film d’Auteuil se concentre sur deux acteurs majeurs, le reste du casting jouant les utilités. Le réquisitoire de l’avocate générale, interprétée par Alice Bélaïdi, est réduit à une maigre démonstration alors que celui de l’avocat de l’accusé est plus complet, laissant à Daniel Auteuil l’occasion de développer un certain nombre de théories et de réflexions sur le fonctionnement de la justice des hommes.

L’ensemble se laisse voir avec plaisir même s’il se dégage du film une indiscutable noirceur assez malaisante, comme on dit aujourd’hui.





Créée

le 30 sept. 2024

Critique lue 9 fois

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Le Fil

Le Fil
Cinephile-doux
4

Faites entrer l'avocat

Vous reprendrez bien un nouveau film de procès ? Pour Le Fil, l'argument de l'histoire vraie est recevable mais le nom de Daniel Auteuil, à la réalisation, laisse à espérer au mieux une œuvre...

le 24 mai 2024

13 j'aime

2

Le Fil
VacherinProd
6

Jean Monier: seul contre tout

Impossible d’aborder cette décennie cinéma des années 2020 sans au moins mentionner la densité hallucinantes de films judiciaires, notamment en terme de qualité. Que ce soit les plus confidentiels La...

le 12 sept. 2024

11 j'aime

Le Fil
Behind_the_Mask
7

L'art de raconter des histoires

A l'heure où les français ne cessent de nourrir une certaine défiance envers leur justice, il est curieux de constater que les films de procès reviennent sur le devant de la scène. C'est comme si, de...

le 2 oct. 2024

6 j'aime

Du même critique

Les Bonnes Étoiles
Le-Projectionniste
7

Critique de Les Bonnes Étoiles par Le-Projectionniste

Au fil de mes chroniques vous avez compris que je déroge souvent à mes principes. Donc, en principe, je fuis comme la peste les films qui relatent les abandons ou les enlèvements d’enfants. Je...

le 27 mars 2024

2 j'aime

2

Sans filtre
Le-Projectionniste
5

Koh Lanta sans les poteaux

Un film c’est comme une phrase, il faut un sujet, un verbe et un complément pour comprendre ce qui est exprimé. Dans Sans Filtre il y a une tonne de sujets, de verbes et de compléments et, au final,...

le 25 mars 2024

2 j'aime

Dune - Deuxième partie
Le-Projectionniste
6

Visuellement beau mais ennuyeux

Ma chronique ne sera pas proportionnelle aux moyens mis en œuvre pour la réalisation de ce deuxième volet gigantesque, que dis-je, pharaonique. Pourquoi me direz-vous ? Mais tout simplement parce que...

le 23 mars 2024

2 j'aime