Tsune Nonomiya élève seule son fils Ryosuke depuis la mort de son mari. Très pauvres, ces derniers habitent dans une province isolée au coeur du Japon, loin de la ville et de ces opportunités.
Au début du film, le professeur de Ryosuke vient rendre visite à la mère de celui-ci afin de la congratuler de l'opportunité donnée à son fils. En effet, Ryosuke a menti en affirmant à son professeur que sa mère lui paierait ses études, très chères pour une mère seule dans le Japon d'entre deux guerres. Ce mensonge a, en réalité, l'effet d'un catalyseur dans l'esprit de Tsune, celle-ci comprenant le caractère essentiel de l'acquisition du savoir et de la connaissance afin de transcender sa propre existence. Elle décide alors de tout faire afin que son fils ait une chance.
Le film raconte, avec une épure de moyens et d'effets, l'abnégation et la sacrifice d'une mère en même temps que la culpabilité et le poids du fils dans un rapport filiale d'une rare justesse émotionnelle. Le mélodrame chez Ozu est esquissé et se crystallise davantage dans les silences et les postures des corps propres au rite de la société japonaise que dans l'épanchement par les mots. En partant d'un particularisme, le cinéaste touche à l'Universel pur.