Il faut être honnête: on ne donnait pas cher de ce quatrième volet de la saga « Le Flic de Beverly Hills ». Avec une envie de le visionner qui n’était assurément pas au rendez-vous, on y allait clairement à reculons. Presque persuadé qu’on allait subir un nouveau navet Netflix. Un peu comme à Hollywood depuis une bonne décennie, la plateforme au N rouge semble à court d’idées au point d’aller exhumer des licences mortes et enterrées des années 80, décennie qui fait toujours vibrer la corde nostalgique. En plus, le dernier des trois volets date quand même d’il y a trente ans et le premier d’il y a quarante ans (!), tout cela sentait donc clairement l’arnaque pour spectateurs peu regardants et la naphtaline pour les fans. La surprise n’en est que plus surprenante car ce « Flic de Beverly Hills – Axel Foley », (titré ainsi pour éviter un numéro 4 pas forcément engageant) est plutôt bon et réussi dans ce qu’il entreprend.
Le prologue à Détroit nous laisse certes quelque peu dubitatif hormis le plaisir coupable de voir une séquence de poursuite en déneigeuse assez amusante et inédite. Mais on doit reconnaître l’incroyable vitalité d’Eddie Murphy qui du haut de ses 63 printemps fait toujours aussi jeune et semble toujours autant en forme. L’intrigue qui se met en place ne semble pas non plus de celles qui vous marquent l’esprit ou même le font travailler. Et sur les presque deux heures de film, cela ne se démentira pas : banale et déjà-vue, elle sert simplement de vecteur aux facéties de la star et au parfum de nostalgie qui parcourt cette suite tardive. Il faut également passer sur de nombreuses facilités de script, sur les coïncidences destinées à relier tous les personnages et surtout quelques invraisemblances notables comme cette évasion bien trop facile du commissariat. Bref, « Le Flic de Beverly Hills – Axel Foley » n’est pas parfait et souffre de pas mal de petits défauts de fabrication.
Mais, finalement, il regorge aussi de qualités qui prennent haut la main le dessus et cela est de plus en plus vrai au fur et à mesure que le film avance. Dès lors que le personnage principal retourne à Beverly Hills il y a une sorte de magie qui opère et tous les curseurs se mettent au vert. Les images du néophyte australien Mark Molloy sont constamment baignées dans une sorte de lumière de coucher de soleil californien du meilleur effet même s’il réalise ses scènes d’action comme si on était encore dans les années 80 (ce qui pourrait être fait exprès et qui ne dérange pas ici). Il y a pas mal de situations comiques très drôles (la scène du cabaret de gangsters mexicains par exemple) et des répliques bien senties, drôles et très contemporaines qui mettent cette suite en accord avec notre époque et permettent à l’énergie comique de Murphy d’éclater de nombreux instants. Et la séquence d’action centrale de l’hélicoptère est très réussie et spectaculaire.
Quant au parfum de nostalgie espéré, entre les notes de musique si célèbres réactualisées, ces acteurs à la trogne vieillie mais toujours fringants ainsi qu’un humour et de l’action parfaitement dosé entre régression eighties et remise à niveau contemporaine, il fonctionne à plein régime. Il fait aussi plaisir de revoir les anciens personnages d’une saga qu’on avait quelque peu oubliée et qu’on pensait moribonde et dépassée. Les deux heures que dure « Le Flic de Beverly Hills – Axel Foley » passent à une vitesse folle et dans la bonne humeur. On est également presque amusé de voir un Kevin Bacon s’auto-parodier en méchant ripou comme il en a tant joué. Bref, on est conquis et surtout étonné du capital sympathie et réussite d’un projet peut-être un chouia opportuniste mais bien plus humble et sympathique, par exemple et dans le même genre, que le dernier volet des « Bad Boys » pourtant pas trop mal non plus. Pour les amateurs le plaisir devrait y être mais peut-être que les plus jeunes accrocheront moins.
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