En développement depuis les années 90, Le Flic de Beverly Hills 4 a emprunté bien des détours avant d’arriver sur Netflix. D’abord un film (dans lequel Axel Foley revenait à Beverly Hills pour enquêter sur le meurtre de Rosewood) développé par le réalisateur Brett Ratner, puis une série de type procedural (avec le fils d’Axel Foley, désormais chef de la police de Detroit, comme personnage principal) produite par Shawn Ryan, puis de nouveau un film par le duo Adil El Arbi et Bilall Fallah (Bad Boys 3 et 4) avant que ces derniers ne quittent finalement la production pour réaliser Batgirl (qui passera en perte et profit chez DC et Warner) et ne laissent leur place à Mark Molloy, dont les uniques faits d’armes sont des publicités (pour Apple, essentiellement).


A la découverte de certaines de ces réalisations, on devine néanmoins ce qui a pu décider le producteur Jerry Bruckheimer et Eddie Murphy à engager ce publicitaire quasi anonyme. Célébrant régulièrement l’égrégore dans ses créations (voir The Underdogs et This is Footy Country), Molloy est sans doute apparu comme l’homme de la situation capable de recréer à l’écran cette dynamique de groupe qui fit le sel des deux premiers volets de la saga. A défaut donc d’avoir un réalisateur avec une identité visuelle forte (comme ce fut le cas avec Tony Scott), Bruckheimer et Murphy, encore traumatisé par l’échec artistique du troisième volet, s’assuraient ici d’obtenir un faiseur discipliné capable de respecter le cahier des charges.


Battant le rappel des troupes, Jerry Bruckheimer est également parvenu à réunir la distribution originale : outre Eddie Murphy, on retrouve ainsi Judge Reinhold, John Ashton, Bronson Pinchot et Paul Reiser, ici rejoint par de nouvelles recrues ; Kevin Bacon, Joseph Gordon-Levitt et Luis Guzman. Ce qui donne un film de vieux, par des vieux, pour des vieux, qui se contente de reprendre, à quelques variations près, l’intrigue – pourtant pas bien brillante - du premier volet. On y rejoue d’ailleurs les mêmes chansons, quasiment dans le même ordre, ainsi que les mêmes séquences, à trente années d’intervalle, enrobées de cette nostalgie de synthèse que l’on retrouve dans toutes les legacyquels qu’Hollywood nous refourgue par palette. Rien de nouveau donc sous le soleil de la Californie, si ce n’est qu’Axel Foley est monté en grade. Désormais père d’une jeune femme, avocate de son état, avec laquelle les relations ne sont pas au beau fixe, Foley va entamer, entre deux poursuites et abattages comiques poussifs, une thérapie familiale comme le spectateur a déjà pu en voir ailleurs au cinéma.


Bref, il n’y a pas grande chose à en dire de cet Axel F.. Rien de foncièrement honteux, rien de mémorable non plus. Un pur produit parfaitement marketé, fade mais qui rassure autant les investisseurs que le cerveau reptilien du public cible.

2flicsamiami
5
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le 19 juil. 2024

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2flicsamiami

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