Contrairement à bon nombre de suites tardives que nous propose le cinéma américain depuis quelques années, celle du Flic de Beverly Hills ne sent pas la naphtaline. L’idée de donner une suite aux aventures d’Axel Foley avait pourtant de quoi inquiéter, d’autant plus que le tournage (longtemps évoqué et souvent retardé) laissait craindre le pire. Au final, l’ensemble se tient plutôt pas mal dans la mesure où les producteurs ont fait le choix de reprendre une formule qui avait plutôt bien fonctionné. On repart avec une intrigue un peu passe-partout (mais c’était le cas dans la trilogie) mais on retrouve aisément le ton décontracté et, surtout, on soigne les scènes d’action. D’un côté comme de l’autre, le film n’en fait pas trop et propose un divertissement qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas. On retrouve ainsi avec plaisir tous les personnages croisés depuis 1984 qui s’autoparodient avec un plaisir vite contagieux. Rosewood a vieilli mais n’a pas grandi, Taggart cache toujours aussi bien son goût pour l’action, Foley cabotine à l’excès. À leurs côtés, deux nouveaux personnages font l’apparition, à savoir la fille de Foley et un jeune lieutenant qui est, bien entendu, amoureux d’elle. Tout cela est cousu de fil blanc mais le récit est très efficacement mené.


Cascades qui déménagent (sans trop d’effets spéciaux), situations explosives et plans foireux conduisent à la chasse d’un méchant généreux incarné par un Kevin Bacon qui se fait plaisir dans le rôle et qui s’inscrit très bien dans la lignée des précédents antagonistes. L’intrigue ressemble beaucoup à celle du premier mais on sent bien que la volonté est de ne pas dépayser le spectateur. On remixe la musique mythique d'Harold Faltemeyer sans nous en mettre plein la tête et les scènes d'action retrouve des montages plus lisibles que ceux qui se pratiquent depuis le début des années 2000. Certaines scènes revisitent même plutôt adroitement les précédents opus et Eddie Murphy en profite, à l’occasion, pour dire tout le mal qu’il a toujours pensé du troisième épisode (ce qui explique, en partie, pourquoi il a, à plusieurs reprises, vraiment tenu à donner un autre film). Autrement dit, un film pas forcément fait dans un seul but lucratif mais aussi pour finir la saga sur une meilleure note.


Plus réussi qu’un Indiana Jones qui s’est vautré à force d’abuser des écrans verts pour tenter de nous faire croire qu’Harrison avait toujours une pêche d’enfer à 80 berges, ce retour d’Axel Foley, s’il n’est évidemment pas un grand film, renoue avec une formule efficace des années 80 et du début des années 90, à savoir une vraie comédie policière d’action. On sent que tout le monde y a mis du cœur et le résultat est vraiment distrayant. Un film, certes pas toujours très finement conçu, mais sincère et généreux. Rien pour ça, on peut valider.


6,5/10

Play-It-Again-Seb
7

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le 3 sept. 2024

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