J’ai déjà dit ici que la plupart des films de Jean Rollin possédaient cette qualité rare d’être des étrangetés cinématographiques dans l’univers du cinéma français, et ce malgré des influences évidentes, Georges Franju et le cinéma muet expressionniste notamment.
Le frisson des vampires est le troisième film de Jean Rollin et il bénéficie d’un budget qui, bien que maigre, est un peu plus conséquent que pour les deux films précédents, Le viol du vampire (1968) et La vampire nue (1970). Cela lui permet de réaliser des plans beaucoup plus travaillés avec une très belle photographie qui est visiblement inspirée des éclairages colorés de Mario Bava.
Comme très souvent avec Rollin nous sommes à la frontière du nanar et du film expérimental, ce deuxième aspect étant renforcé ici par une bande son réalisée par le groupe de rock psychédélique Acanthus. Le film est souvent touchant dans sa naïveté et parfois franchement drôle, notamment avec le duo des deux frères vampires interprétés par le cinéaste indépendant Jacques Robiolles et le critique des Cahiers du Cinéma Michel Delahaye.
Rollin laisse rarement indifférent : on aime ou on déteste, moi j’aime beaucoup !