On est clairement face à du polar coréen de divertissement, bourrin et sans grande profondeur.
Comme le film s'avère rythmé et bien réalisé, on peut tout à fait passer un bon moment devant "Le gangster, le flic et l'assassin", à condition d'être au courant de sa nature de série B énervée.
Pour ma part, je ne savais rien du deuxième film de Lee Won-Tae, du coup c'est une certaine déception qui dominait à l'issue du visionnage, car on est très loin des grands classiques du thriller coréen : scénario très linéaire, personnages archétypaux, et nul arrière-plan politique ou métaphysique.
Au niveau de l'intrigue, comme le suggère le titre, on assiste à l'association d'un flic et d'un mafieux pour venir à bout d'un tueur en série, ce qui rappelle le dispositif de Fritz Lang dans "M, le maudit".
Problème : les "héros" sont des coquilles vides, en particulier le flic et le tueur. Le gangster s'en sort un peu mieux, notamment grâce au charisme de son interprète, le massif Ma Dong-Seok.
Par ailleurs, "Akinjeon" est affublé des tics habituels du cinéma coréen : un humour un peu balourd, un goût pour le grotesque, beaucoup de violence, et une certaine hystérie générale.
A noter également que la présence féminine est réduite à la portion congrue, sous les traits d'une jeune scientifique, dans un film qui respire la testostérone.
Néanmoins, la mise en scène stylisée et le rythme effréné font qu'on ne s'ennuie pas, et j'opte donc pour la note médiane.
NB : On regrettera la pauvreté du sous-titrage français, notamment au niveau des nombreuses insultes proférées, dont la traduction se limite hélas à "connard", "gros con"... Il y a fort à parier que la langue coréenne se révèle plus riche que ça, et le film se voit injustement pénalisé.