Il est peu dire que la campagne de promotion de ce « Grand bain » a été conséquente afin d'en faire l'un des plus gros succès de l'année : opération réussie, mais le mérite en revient aussi (et surtout) à la qualité du film. Pour être tout à fait honnête, au vu des retours très élogieux, je m'attendais à un peu mieux. Plusieurs passages obligés, moins drôle que prévu, rien de très surprenant dans le déroulement du récit... Mais il y a du plaisir à suivre ces personnages et leur « rêve », leur donnant un côté éminemment sympathique.
On n'attendait pas forcément ça de la part de Gilles Lellouche, mais il y a beaucoup de générosité, une dimension sociale s'attachant aux « derniers de cordée », que ces problèmes soient financiers (souvent) ou personnels (souvent aussi) : sans être fracassant, le discours sonne juste, avec une réelle sensibilité vis-à-vis de chaque personnage (bon, un ou deux sont quand même pas mal sacrifiés), presque tous les comédiens, bien que souvent dans leur registre habituel, font le boulot avec aisance et talent (Benoît Poelvoorde et Philippe Katerine sont vraiment à leur avantage, tout comme Guillaume Canet dans un registre un peu plus « sombre »). Les femmes sont au diapason, le duo Virginie Efira - Leïla Bekhti (je n'oublie pas non plus Marina Foïs) apportant une vraie complémentarité, les « punchlines » de la seconde s'avérant souvent réjouissantes.
Sans oublier, évidemment, le « cœur » de la comédie : la natation synchronisée (masculine), ses entraînement intenses, sa rigueur, et surtout l'excellente idée pour le réalisateur de ne rien laisser filtrer de la représentation finale, permettant, pour le coup, une certaine surprise et une scène très réussie. Sans doute un peu survendu, donc. Cela n'enlève rien à la sympathie et au plaisir que l'on a à suivre cette production française clairement au-dessus de la moyenne : pas un bain de jouvence, mais un bon moment à passer, assurément.