Après des semaines d’exploitation, je me suis enfin jeté dans Le Grand Bain. Et, je ne sais pas si on peut parler de surprise, mais ce fut vraiment un bon moment de cinéma, une parenthèse de deux heures durant laquelle nous suivons une équipe de natation synchronisée masculine composée d’âmes brisées qui vont tenter de se reconstruire.
Le Grand Bain, c’est avant tout un long métrage débordant de sincérité, dans lequel on peut facilement se retrouver et se laisser emporter par une ribambelle de personnages hauts en couleur. Et, s’il est parfois cliché, il finit souvent par nous toucher par le rire ou par la compassion. Ici, le mélange des tons fonctionne très bien, les situations tragiques alimentant parfaitement le comique, en grande partie grâce à un jeu d’une grande justesse de la part de l’ensemble du casting.
Gilles Lellouche nous fait témoins de la détresse personnelle de ses personnages. Il appuie sur des valeurs essentielles : l’humanité (par exemple, avant d’être une statistique dans le taux de chômage, Bertrand est un homme, avec ses états d’âme, ses affects) et la solidarité. C’est par l’entraide, avec un but commun, que ces personnes vont redonner un peu de sens, même temporaire, à leurs vies.
Nous avons ici affaire à un long métrage juste, aussi drôle que touchant. Un film humain qui traite de la dépression avec humour et légèreté, sans jamais tomber dans la moquerie.