Le Grand frisson
6.3
Le Grand frisson

Film de Mel Brooks (1977)

Mel Brooks, je ne connais pas si bien. J'apprécie « Les Producteurs » et surtout « Frankenstein Junior », montrant un panel important de ce qu'était capable de réaliser Brooks en matière de comédie. Pour le reste, j'ai vu « Le Mystère des douze chaises », « La Folle Histoire de l'espace », pas terribles... et je crois que c'est à peu près tout. C'était donc assez neutre que je me présentais face à ce « Grand Frisson », qui, d'emblée, ne cache pas ses références : Hitchcock, Hitchcock et encore Hitchcock (disons à 93%).


Au final, j'aurais plutôt tendance à le ranger dans la seconde catégorie, bien que supérieur aux deux titres précédents. Déjà, concernant la mise en scène, le boulot est quand même très soigné, le cinéaste offrant une œuvre visuellement aboutie, à l'ambiance soignée, hommage respectueux et cinéphile offrant quelques chouettes moments


(Brooks poussant la chansonnette ou l'énorme parodie de « Psychose », volontiers hystérique et à l'auto-dérision particulièrement savoureuse),


y compris dans le plaisir de retrouver certains décors typiquement hithcockiens.


Mais bon, un film c'est aussi une histoire, un équilibre et là, le compte y est beaucoup moins. Les clins d'œil et références s'intègrent assez mal au récit, souvent lourds et insistants, n'apportant que trop rarement quoi que ce soit à l'intrigue. Alors OK, ce n'était pas forcément le but initial, mais lorsque le problème est aussi régulier pendant 90 minutes, c'est qu'il y a quand même un souci.


Encore cela serait-il régulièrement drôle, mais c'est loin d'être le cas, plus un sourire de circonstances par rapport au titre cité. Un peu lourd sans être vulgaire, le réalisateur a tendance à se désintéresser d'un scénario de plus en plus invraisemblable, et ce malgré un point de départ plutôt prometteur.


Au moins a t-il toujours ce sens du casting, les acteurs s'en donnant à cœur joie, certains dialogues délirants et surtout cette capacité à avoir quinze idées à la seconde (pas toutes bonnes, loin s'en faut, comme il le reconnaît lui-même) étant également à saluer. Mel Brooks ose tout, c'est à ça qu'on le reconnaît. On préférerait qu'il ose moins, mais réussisse un peu plus...

Caine78
5
Écrit par

Créée

le 20 août 2021

Critique lue 85 fois

Caine78

Écrit par

Critique lue 85 fois

D'autres avis sur Le Grand frisson

Le Grand frisson
Hawk
7

Critique de Le Grand frisson par Hawk

C'est étrange que « le grand frisson » ne soit pas plus connu dans la mesure où Mel Brooks s'amuse à parodier essentiellement les films d'Alfred Hitchcock et certains procédés cinématographiques...

Par

le 20 juin 2012

12 j'aime

Le Grand frisson
Fatpooper
8

Vertiges

Ce Mel Brooks là, je ne l'avais jamais vu. En fait, j'ai pas vu grand chose de son oeuvre. Mais dans ma pile actuelle, j'ai quelques uns de ses films. Je ne m'attendais pas à ce que "High Anxiety"...

le 24 févr. 2015

8 j'aime

4

Le Grand frisson
Cinephile-doux
6

Vertiges de l'humour

Le film est amoureusement dédié à Hitchcock et pastiche plusieurs scènes de films du maître de suspense, Sueurs froides, en premier lieu, imité avec un humour vertigineux. Et aussi une mention...

le 16 août 2021

4 j'aime

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

25 j'aime