Juste après le triomphe critique de "Barton Fink", les frères Coen déjouent les attentes en signant cette comédie burlesque, inégale dans ses effets (de très drôle et inventif à presque embarrassant) mais dotée d'une mise en scène remarquable qui justifie à elle seule le visionnage (les décors et la gestion de l'espace, le motif récurrent du cercle, la photo chatoyante de Roger Deakins...).
Ainsi, la représentation expressionniste du New-York des années 50 est un régal, évoquant aussi bien "Metropolis" que Gotham City.
"The Hudsucker proxy" constitue en outre un hommage parodique à l'âge d'or hollywoodien (les fables à la Capra en particulier, ainsi que la scewball comedy), et on pardonnera donc aisément l'aspect très convenu du scénario, enrichi d'une critique sociale permanente (le capitalisme financier, la presse...).
Dommage en revanche que la romance sans relief entre Tim Robbins et Jennifer Jason Leigh ne soit pas plus étoffée, alors que le contexte s'y prêtait tout à fait.