Ah, les cons! Je leur avais interdit de me décevoir pourtant! Après, à faire des films casse-gueule, et c'est pas donné à tout le monde, fallait bien que ça arrive. J'ai passé une bonne partie du film à tenter de me raisonner: "non, tu n'es pas en train de t'ennuyer. C'est Kervern et Delépine, merde! Allez, tu dois être fatigué, et puis le thème, hein, et puis Dupontel, et même Poelvoorde, malgré ses choix calamiteux des dernières années, alleeeeez, un effort, con!". Oui, ma subjectivité est grande et je crains le morcellement de la réalité. Mais bon, je me suis ennuyé, c'est indéniable.
Vu les bestiaux, je suppose que ce n'est pas le cas, mais je l'ai vécu comme suit: comme si personne ne se sentait vraiment concerné par le film, acteurs comme réalisateurs. C'est chiant. On me dira que c'est normal, c'est un film sur la vie chiante qu'il faut remuer. D'accord. Mais je ne me suis pas senti remué. Carrément pas. Après, j'ai beaucoup apprécié certaines choses, ponctuellement, mais sans parvenir à faire le lien dans un ensemble cohérent, même avec sa logique propre. J'ai beaucoup aimé l'unité géographique de la ZAC, qui est un de mes cauchemars, j'ai beaucoup aimé comme son univers est montré, absurde, bourré d'inanité, de normes, enfermant et d'ailleurs on n'en sort jamais vraiment. J'ai bien aimé l'écriture des personnages, même si leur intégration au scénario me semble ratée. Et Brigitte Fontaine, j'ai absolument pas compris à quoi elle servait dans le film. A part à dire "on a fait tourner Brigitte Fontaine".
Bon.
Au final, j'ai trouvé le film mal branlé et vachement convenu. Y compris les scènes de concert des Wampas. Le Caméo les vendait grandioses. Non. Elles étaient consensuelles et juste normales. Et si je suis un peu mauvais, c'est que je suis super déçu. Rendez-vous au prochain film, Kervern et Delépine, j'y serai, et je leur fais confiance. Vu que je préfère qu'ils tentent des films un peu casse-gueule quitte à me faire chier plutôt qu'ils se mettent à balancer des étrons comme Intouchables ou Les Ch'tis... et par pitié, arrêtez avec Depardieu. Vraiment. On rigole pas avec les handicapés.