Bilbbit le Hobo : un voyage avec des nains tordus.
Thror le roi des nains de sous la montagne a un trésor. Des pierres précieuses à ne plus savoir qu'en foutre, des rivières d'or et même le joyau des joyaux, le cœur de la montagne : l'Arkenstone, qui font de lui le plus puissant des seigneurs nains de la Terre du Milieu.
Le mec prend le melon et exige que tous lui rendent hommage. Alors ça défile au château.
Dévoré par son amour de l'or, le gredin roi Thror devient guedin et, cerise sur l'artichaut, c'est le moment que choisit un salopard de cracheur de feu du Nord nommé Smaug pour se pointer et tout cramer.
Le dragon défonce tout car il surkiffe le roro et entre nous, c'est pas des nains qui vont l'empêcher de se gratter.
Y avait bien les elfes, là-haut sur la colline, avec leur connasse de roi Thranduil qui se la pétait sur son cerf à gros bois mais fallait pas compter sur eux. Thror quelques temps auparavant s'était foutu de leurs gueules en les traitants plus ou moins de grosses tafioles sous prétexte qu'ils faisaient attention à leurs cheveux en les lavant au shampoing sec, et qu'ils forçaient un chouïa sur le fond de teint. Les elfes, pour la plupart hétérosexuels tout en n'ayant rien contre ceux qui prennent du côté pile ou ceux qui jouent une partie de billard de temps en temps, n'avaient rien moufté sur le moment mais ils l'avaient de travers. Les rabotés ne perdaient rien pour attendre.
Ce jour là, alors que le dragon cramait la montagne, les elfes n'ont pas bougé le petit doigt. Du coup, le petit-fils du roi, un Aragorn-like mais en petit, pas dupe et un peu dégoûté, a bien vu que ses appels au secours n'avaient pas trouvé écho chez les oreilles pointues et l'a mauvaise. Il ne le dit pas car il est fier comme un tralala mais on le lit dans son regard : il en a gros.
Les nains deviennent une sorte de gitans. Ça déambule, ça vole des poules, ça chante des chansons entre couilles. Certains y verraient une déchéance pour tout un peuple, d'autres l'occasion de voir du pays.
60 ans après, en années de nain ça doit faire plus, le prince nain et douze apôtres décident que ça suffit, qu'il est grand temps de récupérer le trésor, surtout qu'il se dit dans tout le royaume que cette ordure de Smaug serait mort.
Les nains se sentent pousser les gesticules alors, ils enrôlent Gandalf, un clochard qui se fait passer pour un magicien. Il aurait mangé du dragon dans sa jeunesse quand on en servait encore au KFC.
Le clodo leur en fout plein les mirettes car il parle fort sans tousser et a une barbe si longue qu'il fait des économies en slips.
Comme il veut faire bonne impression, le vieux leur dit qu'il a un copain qui vit dans un trou et qu'est super sympa. Il s'appelle Bilbo et est surtout bon pour la fumette, comme tout bédaveur qui se respecte, se doit de posséder un garde manger bien garni pour les soir de défonce extrême. Ça achève de convaincre les nains.
Un soir, ils se pointent dans son trou et dévalisent sa boustifaille. Bilbo est sympa, pas courageux pour un sou, donc il ferme sa gueule. Par politesse, les nabots lui proposent de venir avec eux mais le Hobbit leur dit : « Non non, t'as vu, un dragon, t'as vu, ça doit piquer. T'as vu ».
Passant pour un elfe aux yeux des nains et du clochard, ils se taillent au petit matin sans faire la vaisselle mais en repeignant quand même les gogues du sol au plafond.
En se rendant dans la salle de bain pour ses ablutions matinales notre pauvre ami à pieds velus tombe nez à nez avec le serre-tête oublié d'un messire nain.
« Ne va-t-il pas manquer à son propriétaire si en chemin il vient à s'arrêter dans une auberge et qu'un bal est donné ? » se dit-il.
N'y tenant plus, Bilbo se jette sur la route pour rattraper la cohorte accorte et, au détour d'un bosquet, retrouve les sacripants autour d'un feu réunis.
Y avait du chalumeau qui tournait et même si c'est sa pipe qu'il aimait à téter, quand on lui tendit le cône, par l'odeur alléché, il ne pût se résoudre à passer son tour et tira dessus comme si sa vie en dépendait.
Après, il sait plus bien. Il pense que ces enfoirés ont profité de lui dans son sommeil, au moins la moitié. Ça jactait de poisson, d'orque blanc qu'était pas accueillant, même carrément méchant vu qu'il aimait jouer au bowling avec la tête du papy du prince nain.
Pour Bilbo, c'était clair, net et précis : il ne lâcherait pas d'une semelle des mecs avec du si bon matos.
Dût-il affronter un dragon.