L'héroïque fantaisie de Peter Jackson
Après avoir mené à bien la quête du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson n'était pas le moins bien indiqué pour mettre en scène Bilbo le Hobbit, l'ouvrage par lequel tout a commencé. Le parti-pris (autant voire plus commercial qu'artistique) de se lancer dans un nouveau triptyque avait en revanche, de quoi laisser perplexe, le livre initial n'ayant rien de la saga ultérieure.
Ce premier volet, "le voyage inattendu" apporte un premier démenti - réussi - à ce scepticisme.
Epique, il tient bien le rythme de ses 2h45. Tout débute comme une parfaite réplique du Seigneur des anneaux, 60 ans avant. Bilbon Saquet, l'oncle de Frodon reçoit la visite de Gandalf, le gris, puis voit son foyer envahi par une compagnie de nains qui festoient et lui pillent ses réserves. Il vient d'être choisi, bien malgré lui pour être le "voleur" de cette quête visant à récupérer le trésor des nains d'Erebor, ville sous la montagne tombée bien des années plus tôt sous la coupe du terrible dragon Smaug...
Finalement, Bilbon s'associe à la troupe menée par Thorin Ecu-de-Chène, descendant du roi nain d'Erebor. Et c'est parti pour deux heures d'aventures.
Ce premier volet compte déjà quelque hauts faits : le trio de trolls des montagnes, les orques et leurs swags (sorte de chiens loups géants pistant les nains), la bataille des géants de pierre dans les montagnes, le combat dans la cité souterraine des gobelins. Le passage par la cité elfique de Fondcombe où l'on découvre/retrouvent Galadriel et Elrond. Jusqu'au final bluffant avec les aigles géants. Et la première rencontre entre Bilbon et Golum... et l'anneau de Sauron. bien sûr. Le tout filmé avec ampleur - non sans user d'effets spéciaux numériques - dans les décors majestueux de Nouvelle-Zélande, parfait reflet désormais pour tous de la Terre du milieu de Tolkien.
La trame de la quête se prête à multiplier ainsi les épisodes. Et le film ne perd jamais son rythme, Jackson parvenant à instiller à l'intérieur du récit les éléments de flash-back avec fluidité et harmonie.
Le vrai succès de ce premier volet, "inattendu", pour le coup, est d'être parvenu à donner à la "petite histoire" de Bilbon, la même dimension mythologique que celle de l'épopée de Frodon, et de répéter, tout en le renouvelant, le climat de fraternité aventureuse qui faisait le charme des précédents films.
Guère de surprises, bien sûr, mais l'on replonge avec plaisir dans cet univers devenu familier. Et où les innovations purement technologiques que sont la 3-D et le nouveau format de filmage HTR (multipliant par deux le nombre d'images) s'avèrent largement inutiles, voire contre-productives, s'agissant du HTR qui, à l'image de l'augmentation du nombre de centaines de hertz pour les téléviseurs, donne une image plus froide, plus "télévisuelle", là où la majesté du conte et l'ambiance d'héroïc-fantasy se prêtait aux images cinématographques satinées et veloutées du conte.
danielmuraz
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le 4 mai 2013

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danielmuraz

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