J’ai vu ce film lorsque j’étais enfant, et il m’avait beaucoup marqué, ce qui est une très bonne chose, puisqu’il m’a fortement sensibilisé au handicap et j’ai, sans doute grâce à lui, adapté mon comportement à l’égard des personnes en situation de handicap afin de ne jamais les traiter comme des individus « pas normal ». Je crois que tous les enfants devraient regarder un film similaire à celui-ci au moins une fois, pour comprendre ce qu’est la tolérance au-delà des mots.
J’ai pris beaucoup de plaisir à revoir ce film aujourd’hui, mais avec le regard plus critique qui est le mien dorénavant, j’ai relevé quelques approximations, et quelques facilités, qui m’ont fait revoir ma note à la baisse. L’histoire est particulièrement touchante, elle met en avant des thématiques puissantes. Les acteurs sont attachants. Pascal Duquenne est très professionnel, Daniel Auteuil est parfait. Je l’apprécie beaucoup. En revanche, une fois n’est pas coutume, je n’ai pas apprécié la performance de Miou-Miou. Franchement, je ne comprends pas la carrière de cette actrice. Je ne vois pas ce que le public lui trouve. Je la trouve très mauvaise. La définition du personnage de George est bonne, mais j’ai souvent l’impression que l’œuvre tombe dans des caricatures exagérées, en raison d’un manque de nuance étonnante. Même le copain Harry est un peu grossier dans sa description. Certains raccourcis de l’histoire sont fort pratiques et dénotent par leur absence de réalisme. Le résultat s’avère parfois peu crédible, comme le fait que George soit confié à un inconnu par sa sœur, pour ne citer qu’un exemple.
Toutefois, l’intention du film est très honorable. L’émotion est au rendez-vous. La magie qui se dégage de l’imaginaire de George fait entrer l’œuvre dans une dimension toute particulière, et sauve la production d’un traitement ordinaire. En d’autres mots, j’apprécie vraiment ce film, même si je sais qu’il aurait pu être plus abouti.