Au propre comme au figuré, le père Tulipe cultive son jardin et n'envisage rien d'autre qu' une petite existence paisible dans son coin de banlieue. Tout de même, le retraité au dessus-de tout soupçon, finance ses menus besoins par l'impression de fausse monnaie...
Le sujet de Jenn-Paul le Chanois, aurait pu faire une fable gentillement amorale sur l'argent, à travers notamment les attitudes contrastées d'un jeune couple (Liselotte Pulver et Pierre Vernier),attiré par tout ce qui brille, et de leur parrain d'Argenteuil, aux nécessités et plaisirs tout simples. Mais la comédie de le Chanois reste trop bête pour prendre de la hauteur et son scénario est trop faible, s'adossant à une intrigue rudimentaire et à une succession de situations anecdotiques passablement fantaisistes (on est loin de Voltaire!)
Jean Gabin, auquel on adjoint épisodiquement quelques anciennes gloires (Tissier, Roquevert, Rellys) joue dans ce film tel qu'on l'y attend, avec une certaine sobriété mais sans nuances, les pères tranquilles, personnage étriqué et un peu démago dans sa personnification de l'humilité populaire. Dans cet esprit, comme pour devancer la critique, notons le petit rôle de cinéaste avant-gardiste confié à Serge Gainsbourg et qui n'est pas sans accents poujadistes.