Inscrit dans un cadre monarchique historique, le film dissèque les dynamiques et jeux de pouvoir, en plaçant en son centre une figure féminine. Aïnouz explore ici la condition des femmes dans les structures patriarcales de l’époque, où même la reine, censée incarner le pouvoir suprême, voit son autorité défiée. Ainsi, malgré son statut, elle reste prisonnière des attentes imposées qui la contraint à être simultanément mère, épouse, et reine docile.
Le film met habilement en lumière le paradoxe de cette époque, où le pouvoir des monarques, souvent présenté comme divin, est avant tout un outil de contrôle moral. Aïnouz montre comment les décisions intimes de la reine sont soumises au jugement de la cour et de l'Église, exposant ainsi le conflit entre autonomie personnelle et doctrine religieuse.
Cependant, si le film aborde des thématiques aussi riches que la pression exercée sur le corps des femmes ou l'émergence des premières revendications féministes à travers la figure de Catherine Parr, il les survole plutôt que de les approfondir. L’œuvre reste un esquisse séduisante mais inachevée.
Sur le plan formel, l’intérêt du film réside plus dans l’analyse des dynamiques de pouvoir que dans sa mise en scène, qui se révèle assez plate et académique. La réalisation ne parvient pas à transcender son sujet et reste prisonnière de son cadre historique rigide. Quant à la performance du roi, elle frôle le surjeu, ce qui affaiblit certaines séquences censées accentuer la tension dramatique.
En définitive, Aïnouz signe un film qui, bien que pertinent dans son propos, ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ses ambitions.