Qu’il soit de Wall Street ou pas.

Il est un peu décevant ce Loup. Il n’est pas mauvais, loin de là, mais il est un peu décevant. Evidemment lorsqu’un film est noté plus de 7.5 sur SC, c’est évènement, alors on se prend d’un espoir. Mais Le Loup de Wall Street n’est finalement à la finance, ce que Casino est à la mafia. Et Scorcese conserve ce potentiel non réalisé, une fois de plus. Dommage.

Commençons par les points positifs ; le loup est évidemment bien réalisé. La caméra est assurée, pas d’erreur et on filme bien, as usual avec Martin. Le montage également est bien fait. Les acteurs sont excellents, on y croit, bien que je ne trouve pas que Leo mérite un oscar et que j’aurai bien vu le fameux Matthew McCanaughey un peu plus longtemps. Frustré oui.

Drogue, sexe, alcool et fric. Voilà le résumé rapide du film. En fait on pourrait résumer à drogue, les autres topoï étant inscrits dans le premier. Et c’est un peu répétitif. Alors ca commence bien, évidemment avec cette intro à rendre jaloux et le passage chez Rothschild. La montée également est bien montrée également jusqu’à qu’on arrive au sommet. Et c’est là que ça se gâte. On nous balance des chiffres pour nous impressionner mais l’accumulation annule l’effet. Drogue/sexe/alcool/pute, l’enchaînement se répète à l ‘infini. Car le problème est bien là, on ne comprend pas ce qu’ils font. On ne comprend pas non plus ce qui est illégal.

Ce qu’ils font semble effectivement extrêmement simple puisque ce sont des courtiers et non des traders. De quoi alimenter notre rage et notre jalousie. Par contre l’illégalité, bien qu’affirmée maintes fois, n’est pas expliquée. A part la drogue, les putes… Mais ça c’est de la pacotille dans cet océan (ou lac) de millions.

Le film dégoûte de ce monde sale et sans vie, de ces gens qui s’ennuient profondément malgré tout l’argent accumulé. J’ai au moins compris ce que je ne voulais pas faire toute ma vie : chercher de l’argent. Ça ne veut pas dire que je ne souhaite pas être riche, mais travailler à fabriquer de l’argent et prendre la commission ne m’intéresse pas. Ils sont rattrapés par la vanité de leur job. Dommage…

Enfin, le loup, qui a pourtant l’avantage de ne pas être vraiment moralisateur, a le défaut classique du biopic : on connaît la fin. La narration est linéaire malgré les tentatives de flashbacks. Mais presque personne n’a su faire d’un biopic plus qu’un biopic. Scorcese a tenté mais la fin nous rappelle la faiblesse de son film et ajoute un peu à la longueur.

Mais le vrai message de Scorcese est dans le fuck USA. Ces connards riches prétentieux cons qui s’emmerdent sont les prototypes du self made man à l’américaine. La preuve qu’ils sont pareil voire pire que les enfants de riches. A l’heure où la France s’interroge sur le retour du libéralisme et que certains, moi le premier, poussent au libéralisme, la question de la vanité de l’argent est bravement posée par Scorcese. Enfin ?

Le film est bon, très bon même. Il montre parfaitement la décadence humaine, et après Taxi Driver, Raging Bull les Affranchis et Casino, Scorcese se pose comme le cinéaste de la décadence individuelle. Car il colle à un personnage, ici Jordan Belfort. Le film est drôle, de Matthew McCanaughey à Dujardin en passant par les putes et la drogue. C'est marrant. Dommage qu'en 3 heures le film n'arrive pas à nous expliquer clairement la réussite et l'échec de Jordan Belfort.

Edit : Sans même l'avoir revu, je trouve le film de plus en plus génial. En quelques heures il inspire avec puissance un dégoût profond pour cet être décadent qu'on admire, Jordan Belfort.
Thomas_Dekker
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le 4 févr. 2014

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le 4 févr. 2014

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Thomas_Dekker

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