Dicaprio bave et balbutie mais brille encore
Le Loup de Wall Street ou la culture de la satisfaction immédiate. Scorsese projette Dicaprio dans un univers excessif et survolté où le pouvoir ressemble à une vague qui ravage tout sur son passage. C'est l'intelligence du vice qui prône et le message véhiculé apparaît clair : les loups sont dans la bergerie et il faut bien que des requins sévissent pour que le monde tourne. Le Loup de Wall Street relève plus d'une comédie au cynisme exacerbé mais dans lequel il trouve une puissance considérable. Scorsese rabâche un peu son oeuvre passée et on ne peut s'empêcher de penser à Casino à maintes reprises et même s'il est tentant de cracher dans la soupe tellement le film épate autant qu'il épuise, Martin Scorsese prouve qu'il reste un réalisateur gigantesque. Dicapio fait preuve d'une énergie comique folle où il repousse ses limites, à la fois séduisant, pathétique et lourdingue. Là où le film submerge le spectateur c'est dans son caractère rébarbatif, surabondant et aliénant transporté par 3 heures de spectacle un peu abusif. On en ressort malgré tout conquis mais lessivé.