La lecture du synopsis de “Wise Blood” (“Le Malin”) devait permettre à l’ironique et cynique John Huston de réaliser un grand film sur les prêcheurs avec leur côté théâtral servant d’écran de fumée à une imposture récurrente. Et c’est bien ce que le scénario expose, clouant au pilori les vocations, aussi bien bidonnées (le Pasteur soit disant aveugle, le VRP bonimenteur) que sincère, due à une altération du jugement. Le film devient un réquisitoire sur le prêche. La fondation d’une église du Christ sans Christ peut faire penser aux Mormons, mais la fantaisie l’emporte largement sur le sérieux, en se voulant drôle et ironique. Mal scripté, il peine à faire sourire, car traitant du prêche il est incroyablement bavard et soporifique. Peu aidé il est vrai par une pellicule d’un académisme plat, de décors sans créativité et d’un casting dont seuls Brad Dourif et Harry Dean Stanton offrent une prestation de qualité. Standing ovation à Cannes, il prouve, que le monde français du cinéma qui penche nettement à gauche, s’intéresse majoritairement au fond, la forme lui important peu. Les distributeurs des deux côtés de l’Atlantique n’étant pas subventionnés, furent très réticents à distribuer cette immense déception qui devint un désastre commercial.