Avant de mourir, un vieil homme offre à son meilleur ami son manoir délabré, mais il lui confie que ce lieu cache en ses murs sa fortune. Avec l'aide d'autres personnes, il va vouloir découvrir ce qui se cache dans cette vieille bicoque...
Comme souvent dans les années 1970, le cinéma fantastique britannique a comme un temps de retard sur ce qui se faisait à ce moment-là comme Massacre à la tronçonneuse ou L'exorciste. D'ailleurs, Le manoir des fantasmes a plus été produit pour des raisons d'optimisation fiscale (ça seule d'ailleurs la seule œuvre du producteur James Hannah Jr) que pour l'art proprement dit, bien qu'on y trouve un bon réalisateur, Don Sharp, ainsi que des acteurs et actrices prestigieux. Robert Hardy, Christopher Lee, Joan Collins ainsi qu'une courte apparition mais décisive de Jane Birkin.
Et bien, malgré le classicisme affiché de la mise en scène ainsi que de l'histoire proprement dite (la Hammer ou la Amicus auraient pu produire la même histoire), c'est pas mal du tout, car ça joue non pas sur l'horreur, mais sur une sorte de folie qui va contaminer peu à peu le personnage de Robert Hardy, mais aussi les autres occupants, dira-t-on du manoir, dont Joan Collins et Christopher Lee, qui sont soeur et frère dans le film, avec une ambiguïté proprement réjouissante pour un film anglais. De là à parler de relations incestueuses...
Mais l'autre très bonne idée du Manoir des fantasmes est d'intégrer à la narration les flashbacks, car ils sont indispensables à l'histoire, et surtout concernant Robert Hardy, jusqu'à une fin ô combien ironique.
En tout cas, malgré ses difficultés de production (le film est sorti aux Etats-Unis deux ans après le tournage et un an plus tard en Angleterre), c'est une très bonne surprise, qui reprend dans les bonnes soupes l'art de la suggestion, et avec d'excellents acteurs.