Pour échapper à d'anciens complices, le gangster Mario (Bigard), à peine libéré de prison, se réfugie dans un village perdu d'Ardèche dont il se fait passer pour le nouveau curé. On attend donc avec impatience (enfin pas tant que ça, connaissant la nature comique de Bigard) les moments où le grossier et profane Mario aura à célébrer la messe, un mariage ou à recueillir la confession.
Las. Ces séquences s'avèrent bien peu savoureuses, triviales dans le style de Bigard et de la comédie dans son ensemble. Parallèlement aux aventures de Mario, son frère (le dénommé Doudi Straimayster, mal employé mais vraie gueule comique),
curé authentique se laisse griser par le monde de la pègre et du fric.
Cette symétrie entre les deux personnages est une idée rendue stérile par les lourdeurs de la mise en scène et de l'humour.
Produit par Luc Besson, le film fait "djeun" sur la forme mais vieux dans son contenu (ainsi, on nous ressert, 45 ans après Cruchot et Gerber, une brigade de gendarmes crétins). Autre référence passéiste, Bigard, en type revêche et adepte du bourre-pif, donne dans le sous-Ventura et dans le sous-Audiard. Bridée par la physionomie et le tempérament de son personnage, son interprétation est assez sinistre, voire antipathique. Même si Mario finit par répandre la bonne parole en célébrant dans son église un mariage entre
une juive et un musulman.
Message convenu et mièvre à l'attention des ados. On est chez Besson...