Je suis client des films politiques, mais ce "Monde d'hier" s'apparente à un échec.
Le réalisateur Diastème choisit de filmer une tragédie politique d'inspiration théâtrale, avec un nombre restreint de personnages et de décors, une unité de temps réduite (quelques jours, entre les deux tours de l'élection présidentielles), des lieux souvent vides et clos, mettant ainsi l'accent sur les dialogues.
Dans un premier temps, l'ensemble fonctionne plutôt bien, le decorum politique véhiculant une certaine authenticité (Diastème a bénéficié du concours des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme).
De plus, les comédiens apparaissent plutôt crédibles dans la peau de leurs personnages respectifs, à l'image de Léa Drucker (la Présidente de la République), Denis Podalydès (le secrétaire général de l'Élysée), plus tard Thierry Godard (le candidat de l'extrême droite), ou même Benjamin Biolay (le Premier Ministre). Mais à l'instar de ce dernier, incarner est une chose, jouer un rôle et transmettre des émotions en est une autre, et sur la durée cette crédibilité a tendance à s'effriter.
Par ailleurs, certains dialogues sonnent faux, trop sentencieux, tandis qu'on observe quelques fautes de goût préjudiciables : par exemple la scène dans laquelle la Présidente cherche à humilier le candidat de l'extrême droite, franchement maladroite.
Dernier point problématique : le dénouement assez nébuleux. Sur le moment j'avoue n'avoir pas compris cette fin ouverte. Je pensais chercher des pistes sur le web, ou revoir certains passages afin de déchiffrer les intentions de Diastème, mais je ne l'ai pas fait sur le coup et maintenant il est trop tard...
Globalement, le bilan n'est donc pas fameux. Pourtant, "Le monde d'hier" a le mérite d'afficher une certaine ambition, se confrontant à des thématiques actuelles et pertinentes. Mais les bonnes intentions ne font pas toujours les bons films, on le sait bien...