Dans un manoir et ses alentours, le Monocle -ou commandant Dromard- affronte une organisation internationale de nostalgiques du troisième Reich.
Inaugurant, sans Audiard, sa suite de pastiches de séries noires, Lautner montre assez peu de cette causticité parodique que lui et le dialoguiste des "Tontons flingueurs" rendront si populaire. Le sujet étriqué du "Monocle noir" manque singulièrement de dérision. Il ne recourt pas encore à la parodie par l'absurde et Lautner met en scène des seconds rôles -je pense plus particulièrement à Bernard Blier- sans grand relief comique.
L'humour décalé qui caractérise cette improbable intrigue est souvent imperceptible parce que la mise en scène trop timide de Lautner se détourne de la farce et qu'elle manque, en définitive, d'idées. Certes, Paul Meurisse incarne un personnage amusant, mais la personnalité étonnante de cet agent secret flegmatique et distingué, cynique et aristocratique, s'exprime souvent vainement dans une intrigue confuse, plutôt fade et sans grande importance. Le genre s'affirmera naturellement par la suite.