Et dire que j'ai failli passer à côté... Heureusement que le nom de Todd Haynes m'a convaincu de tenter le coup car il est peu dire qu'il n'a pas eu une grosse couverture médiatique, et est évidemment reparti bredouille du Festival de Cannes (ba oui, pas assez bien pour messieurs Frémaux et Lescure, préférant récompenser des films sociétaux souvent ennuyeux qui n'intéresseront quasiment personne!). Cette parenthèse refermée, que dire... J'ai été tout simplement ébloui. À la fois d'une modernité folle tout en rendant un magnifique hommage au cinéma muet, « Le Musée des merveilles » tente énormément de choses et les réussit toutes : c'est superbement réalisé, photographié, porté par un scénario étonnant et follement audacieux, l'œuvre se payant même le luxe d'être muette pratiquement la moitié du temps.
C'est beau, poétique, lyrique au possible, ce récit se déroulant parallèlement à deux époques différentes réservant son lot d'émotions, les divers choix musicaux étant aussi variés que remarquables. Tout fonctionne, des personnages inoubliables (premiers comme seconds rôles confondus) au merveilleux casting (deux Julianne Moore pour le prix d'une, que rêver de plus?), des étonnants décors aux moindre détail visuel
(cette maquette géante de New York...),
sonore... Un voyage unique, constamment surprenant, cachant subtilement son jeu pour offrir de belles révélations au fur et à mesure, l'éblouissant travail visuel de Haynes m'ayant mis parfois dans un état second. Avec, en prime, un très bel éloge
du langage des signes
mais je ne vous en dis pas plus, je ne voudrais nullement vous gâcher ce merveilleux moment, une magnifique déclaration d'amour au cinéma comme vous n'en aurez plus souvent l'occasion d'en voir. Merci, M. Haynes.