Lors de ce deuxième visionnage, "Le nom de la rose" ne m'aura pas séduit autant que je l'espérais, même si cette adaptation du livre d'Umberto Eco reste une belle réussite, notamment au niveau de son atmosphère et de son esthétique si particulières.
Polar médiéval, quête initiatique, pamphlet contre l'Inquisition religieuse et la barbarie des hommes, le quatrième long-métrage de Jean-Jacques Annaud est un film ambitieux, qui brasse de nombreux thèmes en s'appuyant sur une reconstitution historique minutieuse et une mise en scène digne de ce nom.
Autour d'un Sean Connery à l'opposé de ses facéties bondesques et d'un Christian Slater débutant, Annaud et ses maquilleurs ont réuni une galerie de trognes improbables illustrant ce Moyen-Age "monstrueux", au sein de laquelle on retiendra notamment la prestation insensée de Ron Perlman en débile polyglotte.
Mais là où "Le nom de la rose" m'a déçu finalement, c'est dans son rôle de divertissement : les longueurs s'accumulent et l'ennui guette à l'occasion, en raison de scènes qui s'éternisent parfois sans raison.
On sent en outre Annaud partagé entre son ambition de tourner un film historique exigeant, et son obligation de ne pas perdre le spectateur lambda, qui se traduit par des séquences purement explicatives qui s'emboîtent mal avec le reste : en témoigne ce dénouement un peu bancal, non sans charme, mais où le propos d'Eco semble édulcoré.
Qu'importe, "Le nom de la rose" a obtenu à l'époque un grand succès public et critique, mais pour ma part je gardais un souvenir plus enflammé de ce standard des années 80.