Longtemps, je me suis abstenu de regarder ce film, qui je pensais, n'allait être qu'un divertissement moisi autour de la numérologie, le genre de croyances et de superstition qui moi me laisse au mieux complètement indifférent. Cependant, j'avais toujours l'idée dans un coin de ma tête d'un jour voir ce film. Ce fut chose faite il y a quelques semaines.
A ma grande surprise, je me suis retrouvé face à un thriller psychologique de très bonne facture. L'intrigue s'axe autour de Walter Sparrow, interprété magistralement par un Jim CARREY qu'on souhaiterait voir plus souvent dans ce type de registre, qui à la lecture d'un livre sombre dans une paranoïa obsessionnelle autour du nombre 23. Servi par une mise en scène à la fois nerveuse et contemplative, Joel Schumacher joue avec nos perceptions tant de notre réalité comme spectateur qu'avec celles ressenties par le héros du film. Les jeux sur les cadrages qui au fur et à mesure que Walter s'enfonce dans sa folie, semblent enfermer ce dernier, le happer.
C'est un film exigeant avec son spectateur, c'est un film qui ne dévoile pas tout, il peut rappeler par certains aspects "fight club" dans son approche de la schizophrénie et de comment la filmer, mais il reste une oeuvre originale qui se suffit à elle-même. Il est également exigeant avec son spectateur, car riche de pléthore de détails, de pistes scénaristiques plus ou moins approfondies, de subtilités de dialogues qui nous oblige à une grande concentration, ce film ne souffre pas d'être interrompu ou visionner avec la tête à autre chose.
Jusqu'à la révélation finale, je me suis régalé en voyant ce film. Je n'ai par ailleurs aucun regret d'avoir attendu autant de temps pour le voir n'en attendant rien, j'ai pu me faire cueillir pour mon plus grand plaisir.