Soyez prévenus, contrairement à ce que certaines sources laissent entendre, « Il profumo della signora in nero » n’a pas grand-chose d’un giallo. Certes, c’est une production italienne horrifique, et sur les visuels font penser aux classiques du genre. Mais sur le fond et la construction, on est clairement dans un thriller psychologique à la Roman Polanski.

Le film se centre sur Silvia, jeune femme consacrant son énergie à son travail dans un laboratoire. A la suite d’une conversation étrange sur la culture africaine, elle va commencer à avoir des visions de son enfance troublée.

C’est le genre d’œuvre qui va perdre du monde en cours de route. Le rythme est lent, et l’intrigue n’a pas au premier abord particulièrement de sens. Enchaînant les scènes étranges et la descente aux enfers de la protagoniste. On verra par exemple régulièrement ses connaissances se réunir, ou commettre des actes bizarres : complot ou parano ? Les réponses seront peu ou prou absentes, et en frustreront plus d’un !

Néanmoins, le film a plus d’un atout en main. D’abord, Mimsy Farmer porte très bien l’ensemble, tout le long-métrage étant focalisé sur elle. Elle incarne la fragilité, la vulnérabilité d’une femme submergée d’hallucinations, mais aussi les tourments d’un passé difficile.

Puis Francesco Barilli fait preuve d’un véritable sens esthétique. Jouant avec des couleurs vives, dont le vert, mais surtout le bleu et le jaune qui reviendront régulièrement. Et proposant quelques compositions travaillées, ainsi que des séquences malaisantes réussies.

Enfin, le scénario et la mise en scène livrent quelques clés de compréhension. A défaut d’expliquer pleinement le film (était-ce l’ambition du réalisateur ?), elles donnent des éléments qui poussent à la réflexion. L’introspection sur une enfance compliquée. Les multiples références à Alice au Pays des Merveilles (tunnel, jeux de miroirs, thé…). Ce jusqu’à un final aussi inattendu que violent, imposant une noirceur certaine qui jusque-là était latente.

Je signalerai aussi la jolie BO mélancolique de Nicolas Piovani, qui complète bien l’œuvre.

En résumé, un curieux film d’horreur italien, à découvrir !

Redzing
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le 29 sept. 2023

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