LPEUO. Monument culte, plaisir meme pas coupable vu et revu à chaque période de Noël. Clef de voute mémorielle de nombreuses familles, film du dimanche soir, film de fête, VHS rembobinées jusqu'à la corde, rangée dans son boitier avec la jaquette découpée dans Télé 7 jours. Réveillon, adultes saouls, gros paquets cadeaux... Parents qui racontent le Splendid', petits qui comprennent certaines blagues, pas toutes.
LPEUO, toutes ces phrases gravées dans nos têtes de petits français. Je ne vous jette pas la pierre, Pierre !
Un soir, j'ai eu envie de revoir ce monument. Grand mal m'en a pris : il a très mal vieilli. Si quelqu'un voulait se convaincre que l'humour ne transcende pas le temps ou que la mémoire déforme et sucre la réalité autant que trop de Kir royaux, il pourrait regarder ce film.
Parlons technique, pour commencer. il y a quelque chose de très maladroit dans la mise en scène, dans les coupures et le débit des répliques. Toutes les blagues sont mises en évidence, surexposées, d'une manière grossière et malhabile, souvent suivies par un silence et par une coupure - comme si elle n'appartenait pas au monde mais était uniquement destinée à un public dont les acteurs attendent la réaction, si possible bruyante. Il s'agit probablement d'un leg malheureux du fait que LPEUO est à la base une pièce de théâtre, où les personnages redeviennent des acteurs le temps d'un clin d'oeil avec le public assis derrière le 4eme mur.
L'autre soucis, et ce qui surprendra le plus surpris lors de cette revue 22 ans plus tard, c'est le nombre de gags qui reposent sur des actions physiques / des coups / des gestes. Une claque, un coup de feu dans le pied, un coup de fer dans la gueule, un coup de genou dans les couilles. Un comique physique omniprésent, lourd et qui l'emporte complètement sur toutes ces petites phrases et ces malaises que l'on croyait être le coeur du film et de son humour. Était-ce cette violence humoristique qui nous faisait poiler, sur nos canapés Cuir Center, pendant les années Mitterand?
Encore une fois, le film colle à l'univers théâtral populaire, celui du baton et des coups, celui de la commedia dell'arte et de guignol
Et puis ça gueule, ça gueule sans arrêt.
La note est sévère parce que des fois, il est important de déboulonner des idoles, même si descendues de leur piédestal, elles resterons à jamais sacrées, témoins d'une époque, celle de leur création et de l'age auquel on les a découvertes et appréciées.