Le Pianiste par FlyingMan
Le Pianiste, bien qu'il partage le thème, ne joue pas dans la même cour que La Liste de Schindler. Roman Polanski retrace l'historique de Varsovie et son ghetto durant la seconde guerre mondiale. Des premières règlementations imposées aux juifs jusqu'à leur déportation. Ici point d'héroïsme à la Oscar Schindler, on passe 2h20 dans la tête d'un pianiste qui, bien qu'il soit au coeur de la tourmente, ne prendra jamais part à une rébellion ou quoique ce soit. Szpilman n'est pas un héros, il tente tout simplement de survivre comme la majorité des juifs de l'époque. Travaillant pour éviter la déportation et passant de cachettes à bâtiments abandonnés... Polanski place le téléspectateur dans les yeux et la tête de Szpilman qui observe cette incroyable incompréhension de cette barbarie et méchanceté gratuite. Il faut avouer que le film, par moment, est très lent (un Polanski quoi) et on regrettera à nouveau les caricatures du gros soldat allemand saoul et au faciès porcin. On regrettera aussi une morale plutôt naïve avec cet officier allemand ému par les talents du pianiste juif. Comme si la musique adoucissait les mœurs et que l'Art peut unir l'improbable. Il n'empêche le film impressionne par une certaine beauté et simplicité en évitant le sensationnalisme à outrance et un premier rôle tenu de main de maitre par un Adrien Bordy qui habite littéralement ce personnage ravagé par la faim, la maladie et l'incompréhension. Une Palme d'Or en 2002 totalement méritée, ce qui est assez rare pour le signaler.