Alors, au risque de choquer, je me permets une question.
A quoi sert ce film ?
Je pense qu’en termes de Seconde guerre mondiale et de Shoah, le cinéma avait déjà ses poids-lourds avant ce « Pianiste », donc pourquoi revenir avec un film assez plat ?
Alors certes, quand on se dit que tout ça a bien eu lieu, on peut se laisser prendre par l’émotion. Mais moi ce que je reproche à ce film c’est de ne pas savoir aller au-delà du simple « la guerre c’était moche, surtout quand t’étais juif… » Et même si le personnage principal, en se déplaçant géographiquement, finit par nous offrir un petit panorama intéressant des épisodes de la guerre, il n'empêche malheureusement pas une certaine impression de vacuité et de répétition.
Moi, après plus de deux heures, j'ai eu l'impression d'avoir fait du surplace intellectuel et émotionnel. Je n'ai pas bougé de ma position et de mes représentations. Je suis resté sur le « la guerre c’était moche ». Rien de plus.
Alors, certains me diront : « Mais tu attendais quoi ? »
Bah justement, je n’attendais rien.
Je trouve que ce genre de sujet n’est pas évident à traiter car il faut justement savoir apporter un regard subtil et riche sur l’évènement afin d’éviter le simple spectacle misérabiliste sur lequel se complaindre.
« La liste de Schindler » y est parvenu.
« La vie est belle » y est parvenu.
Même « M. Batignole », à sa façon, y est plus ou moins parvenu…
Mais, pour moi, pas ce « Pianiste ».
Désolé de le dire mais à mes yeux, ce film, aussi pertinent est-il dans sa lecture en paysages de la Seconde guerre mondiale, n'en reste pas moins au final qu'une illustration bien trop faible pour vraiment me plaire et me donner envie de le revoir…
Faire un nouveau film, au fond, ça doit se justifier.
Et dans « nouveau film », il y a aussi « nouveau ».
Il aurait été bon, dans l'intérêt de tous, que Roman Polanski s'en soit souvenu...
Car à user tout le temps des mêmes cordes, on finit par les rompre.
Et n'y aurait-il pas rien de pire que de banaliser les faits de guerre ?