Drame historique de Roman Polanski, Le Pianiste est tiré d’une histoire vraie, celle d’un jeune musicien polonais juif ayant survécu au ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale. Le film est un triomphe.
En ce qui me concerne, je n'ai pas adoré ce chef d’œuvre, que j’ai trouvé un peu redondant. Polanski retourne dans l’enfer des juifs durant la Seconde Guerre, le problème c’est que ce film a été fait, refait et encore rabâché une bonne cinquantaine de fois, certes, pas toujours avec autant de talent, mais le fond et la forme reste la même. Aussi, pour peu que l’on se soit légèrement intéressé au cinéma qui adapte ce passage horrible de l’histoire, Le Pianiste ne nous apprendra rien de vraiment nouveau. Au-delà de la dimension répétitive, le format est extrêmement long, avec un rythme d’une lenteur pénible.
Le premier rôle ne m’a pas marqué. Je n’ai pas vraiment apprécié la performance d’Adrien Brody, que j’ai trouvé forcé, avec un sérieux manque de nuances, surtout à la fin du film, lorsque le personnage est au plus mal. Les seconds rôles manquent de substances, si bien que le film s’illustre par un sentiment de vide puissant (qui sert néanmoins le propos).
La musique est très sympathique. L’ambiance est puissante. La dimension dramatique est prenante. Bien que je lui aie trouvé quelques défauts, ce récit historique fonctionne pleinement, et nous prend parfois aux tripes. Il faut dire que le spectacle est terrible, avec des scènes d’une violence inouïes, retranscrites avec une sobriété déconcertante.
Je ne suis pas friand des drames de guerre, et je trouve que cette époque de persécution nazie est hyper représentée dans le 7e art. Malheureusement pour Polanski, il passe après d’autres grands réalisateurs, qui ont déjà fait du très beau travail sur le sujet, et tout cela sent un peu le réchauffé (sur un plan purement créatif, bien sûr). Ce genre de film est très légitime, important et même, clairement instructif, mais dans mon marathon des chefs d’œuvres du cinéma, je commence à me faire une indigestion de la Seconde Guerre mondiale. J’ai l’impression que ça devient un passage obligatoire pour tous les grands réalisateurs afin d'obtenir de petites statuettes. Ce serait bien qu’ils s’appliquent à nous faire découvrir d’autres pans de l’histoire avec autant de ferveur et de passion (où qu’ils l’appréhendent d’une autre manière).
Quoi qu’il en soit, il convient de dire que ce film est puissant et efficace.