Pendant les deux premiers tiers, c'est du pur John Huston avec ce que cela implique : incisif, inspiré, diablement intelligent et bien amené pour nous prendre dans le sens du poil et nous captiver au plus haut point par les aventures du héros impeccablement interprété par Paul Newman. Dommage alors que sur la fin le film piétine quelque peu, devenant de plus en plus ténébreux dans ses intentions et son scénario, jouant à fond la carte de la paranoïa chère à son réalisateur mais de façon nettement plus maîtrisée dans d'autres de ses œuvres.
Et Dominique Sanda n'a clairement pas la carrure face à des pointures telles que James Mason ou Harry Andrews, regrettable pour le seul rôle féminin important de l'œuvre. Le film nous laisse ainsi sur une impression mitigée, et c'est donc vraiment regrettable car avant ce dénouement moyen, ce « Piège » avait vraiment su nous séduire tant Huston est l'un des rares réalisateurs capables d'être aussi virtuose avec un scénario qui serait apparu insipide chez tant d'autres. Cela reste quand même très fréquentable.