Trois ans après le très alambiqué “La letter du Kremlin”, Huston réalise à nouveau un film d’espionage, “The Mackintosh Man” (« Le piège » en français) au scénario nettement plus classique et conforme au genre. Trop conforme car les rebondissements sont peu surprenants. Les fans du cinéaste attendrons en vain un contre pied, une critique ironique, bref un moment anti conformiste. Au crédit, Paul Newman est une fois de plus si glacial et distancié qu’il en devient genial (ça non plus ce n’est pas une surprise). Face à lui un James Mason parfait et une collection de second rôles excellents (Harry Andrews, Ian Bannen, etc…), mais ausii la belle Dominique Sanda à la voix toujours aussi inexpressive et monocorde (on la croirait échapée d’un Bresson). L’ensemble est assez bien filmé et la première partie tient le spectateur en haleine. Mais les bagarres sont médiocres et les paysages ne font guère rêver, le grand Oswald Morris livrant sa plus mauvaise pellicule pour un film de John Huston. A sa décharge, Walter Hill a rédigé un scénario paresseux et peu inspiré dont la fin a tout de l’extraction d’une impasse. La musique ne rehausse pas l’ensemble, car l’immense Maurice Jarre s’est contenté d’une composition juste correcte, indigne de son niveau. Loin d’avoir réalisé un mauvais film, Huston génèrre de la frustration par la déception au vu des attentes que les noms figurant au générique laissaient légitimement espérer.