Un film inégal et visuellement assez moche, mais qui mérite vraiment le coup d'œil en raison de son originalité et de son authenticité.
Après 4 films dans le circuit traditionnel, le réalisateur Alain Cavalier entame sa mue et ses diverses expérimentations avec "Le plein de super", modifiant en profondeur les conditions d'écriture et de tournage.
Cavalier fait la rencontre d'un quatuor de jeunes comédiens fraîchement sortis du Cours Simon, et progressivement émerge l'idée d'écrire un scénario et des dialogues tous les cinq, avec une large part accordée à l'improvisation.
Dans le même temps, an accord avec son budget microscopique, Cavalier décide d'un dispositif filmique ultra léger, avec une équipe technique extrêmement réduite.
Tout cela concourt à capter l'instant, à proposer une sorte de "cinéma-vérité".
"Le plein de super" est donc un road movie à travers la France des années 70, auprès de 4 jeunes trentenaires de conditions diverses, représentatifs de leur époque.
Au départ, on a deux tandems qui se télescopent assez brutalement, et finissent par sympathiser au gré de leurs pérégrinations sur les autoroutes du pays.
Le scénario s'avère très mince, mais l'essentiel n'est pas là : à la fois étude de mœurs, portraits croisés de français moyens et célébration de valeurs telles que l'amitié et l'ouverture aux autres, "Le plein de super" est un film vraiment atypique qui respire l'authenticité.
Je ne suis pas prêt d'oublier certains dialogues franchement hilarants, ni les visages de ces 4 comédiens doués (Etienne Chicot, Patrick Bouchitey, Bernard Crombey et Xavier Saint-Macary), qui n'auront pas forcément une carrière à la hauteur de leur prestation dans ce film.