Le Poulpe est une série de romans policiers à plusieurs plumes. C’est également un personnage aussi curieux que sympathique pourvu d’un don certain pour aller mettre son nez dans de sombres histoires qui ne le concernent pas. Il n’est ni flic, ni privé, juste un gars qui aime comprendre. A ce jour, le film de Nicloux est la seule adaptation de cette fabuleuse série qu’il connaît bien pour en avoir été lui-même auteur, tout comme Jean-Bernard Pouy, ici coscénariste. Je ne vanterai jamais assez les mérites d’un de mes films fétiches. Tout ici semble décalé : Une réalisation en rupture (too much diront certains) accompagnée d’un montage détonnant, une interprétation parfaite d’un Daroussin qui est le Poulpe et d’une Clotilde Courau qui est Chéryl. Perfection également d’une flopée de seconds rôles cocasses. Mais le must reste probablement l’écriture du récit et des dialogues. Si l’histoire semble compliquée et alambiquée, c’est surtout parce qu’elle compte peu. Dans ce méli-mélo de personnages pathétiques et paumés, le spectateur recherche aussi son chemin. Enfin, les dialogues sont d’une méchanceté et d’une drôlerie sans égales. On pourra reconnaître que le style n’a pas très bien vieilli mais je mets mon billet que dans 20 ans, les jeunes hipsters de 2039 s’arracheront ce fabuleux petit polar. A voir pour qui aime être surpris.