Voilà un film, plutôt correct au demeurant, qui pâtit de son image "comédie franchouillarde", ce qu'il n'est pas (du tout) à mon avis.
Certes, on a un casting de visages bien connus, comprenant une vedette nationale de l'humour popu (Christian Clavier), ainsi qu'un pitch à base de sexe et d'argent, illustré par cette tagline vulgaire bien en vue sur l'affiche : "Pas de cul? Pas de fric!"...
"Le prix à payer" marque d'emblée un but contre son camp, car si cette accroche bien lourdingue n'est pas mensongère (ça correspond effectivement au point de départ du récit), le traitement du sujet et surtout l'esprit général du film s'avèrent plus subtils, avec une tonalité douce-amère assez éloignés des standards comiques habituels.
Clavier par exemple s'écarte de ses gesticulations et brailleries habituelles, pour laisser place à une certaine finesse de jeu, dont il est capable lorsqu'il est bien dirigé, et qu'il trouve un rôle à sa mesure. Ici, le personnage de l'homme d'affaires riche mais dépassé, que les années ont irrémédiablement éloigné de son épouse dépensière (Nathalie Baye, très bien aussi), lui convient à merveille.
La scène où cette dernière avoue à son mari à quel point il la dégoûte, y compris physiquement, fait froid dans le dos et sonne particulièrement juste.
Certaines oreilles ont dû siffler dans la salle...
Dommage qu'Alexandra Leclere ne sache pas véritablement quoi faire de ce matériau précieux. La réalisatrice néglige quelque peu le second couple de l'histoire (Gérard Lanvin et Géraldine Pailhas) et tergiverse au moment d'achever son film, qui au final ne mène pas bien loin.
Malgré tout, j'ai plutôt envie d'être indulgent, pour les raisons évoquées précédemment, qui hissent "Le prix à payer" au-dessus de la (faible) moyenne des comédies françaises de la dernière décennie.