On a beau adorer Laetitia Dosch en tant qu’actrice (découverte dans le « Jeune femme » de Léonore Séraille il y a dix ans), on ne peut que déplorer son premier film derrière la caméra. Sa dégaine, son parler si singulier et ses choix de carrière probants et iconoclastes en ont pourtant fait l’une des comédiennes les plus passionnantes vues ces dernières années. En témoignent, par exemple et récemment, ses prestations dans des œuvres aussi variées et originales que le drame « Le roman de Jim », la comédie romantique « Petite leçon d’amour » ou le film catastrophe et d’anticipation « Acide ». Des choix courageux, étonnants et souvent payants où elle fond son tempérament si particulier dans toutes sortes de productions. Elle n’est pas la première actrice qui décide de passer le cap de la mise en scène et on reconnaît parfaitement sa personnalité et son caractère décalé dans « Le procès du chien ». Malheureusement, s'il sort clairement des sentiers battus, son baptême dans le domaine du long-métrage est officiellement raté.
Dosch s’essaie à une sortie de comédie barrée sur un sujet original et qui pouvait aboutir à quelque chose de vraiment pertinent et fou. En effet, avec « Le procès du chien », elle raconte l’histoire prétendument vraie d’une avocate qui enchaîne les procès perdus et décide d’accepter celle de défendre... un chien, accusé d’avoir mordu et défiguré une jeune femme. Avec un postulat pareil, deux choses étaient possibles et probantes. En tout cas, au vu de ce résultat pénible, cela semblait les deux seules options viables et pas ce résultat auquel on assiste déconfit ici. Il fallait probablement traiter le sujet de manière sérieuse et aborder thème de la cause animale de manière véhémente et engagée ou alors partir dans l’absurde total et le décalé à la manière d’un film complètement ubuesque et burlesque tel que « Zaï Zaï Zaï Zaï ». Las, elle se vautre constamment dans un entre-deux où la comédie et l’absurde ne sont jamais drôles et même parfois lourds et où toute considération sérieuse est annihilée par les aspects se voulant comiques.
En gros, « Le procès du chien » enchaîne les mauvais choix et l’ensemble apparaît foutraque et part dans tous les sens. Le film devient vite pénible et semble long alors qu’il ne dure qu’une heure et vingt minutes, le comble. Dosch cumule tous les défauts très voyants qui handicapent les premiers films entre scénario foutraque, acteurs en roue libre et mise en scène peu assurée. Alors quand s’égrènent des pensées sur la montée de l’extrême droite, la place des femmes et, surtout, la cause animale, rien ne passe puisqu’on a décroché depuis longtemps. Alors malgré tout le bien que l’on pense de l’artiste on passe un moment plutôt désagréable, presque gêné d’assister à pareille débâcle où les séquences ratées et les moments sans queue ni tête (sans mauvais jeux de mots) s’enfilent comme des perles. Triste premier film, en espérant qu’elle ne continue pas sur ce chemin car on est persuadé qu’elle peut offrir bien mieux!
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