3 ans après le drame de guerre The Search, Michel Hazanavicius revient à la comédie avec Le Redoutable, film consacré à l’immense Jean-Luc Godard, réalisateur adulé de la Nouvelle Vague. Faux biopic, Michel Hazanavicius prend le parti de nous raconter une courte période de sa vie, entre 1967 et 1970 et plus particulièrement son histoire d’amour avec la jeune Anne Wiazemsky. C’est d’ailleurs le livre « Un an après » de celle-ci qui lui a inspiré cette histoire.
Ce qui fait l’originalité de son cinéma, c’est qu’il est très référencé. Il s’approprie l’univers et aime jouer avec ses influences. A travers ses différentes réalisations, on ressent son amour pour le cinéma et ses salles obscures.
Comme pour les deux Oss 117, sur le film d’espionnage et James Bond ou The Artist sur la période du cinéma muet, il rend hommage avec Le Redoutable au cinéma de Godard. Des longs travelling, des conversations face caméra, on a vraiment l’impression d’être dans les films de la nouvelle vague.
Tantôt agréable et délicat, tantôt cynique, frustré, parfois méchant, Michel Hazanavicius dresse un portrait de Godard profondément humain. Le côté subversif du personnage lui permet d’ajouter sa patte comique, son humour grinçant rendant certaines scènes jubilatoires aux dialogues cinglants. Le contexte historique, mai 1968, apporte un intérêt supplémentaire au scénario et montre un Jean-Luc Godard « méconnu » du grand public.
Pour incarner Jean-Luc Godard, Louis Garrel s’empare avec brio le personnage, des mimiques à la diction. Face à lui, Stacy Martin envoûte le spectateur avec un jeu tout en délicatesse. Le reste de l’affiche complète parfaitement ce duo, composé entre autres de Bérénice Bejo, Micha Lescot ou Grégory Gadebois.
1h47 sur la nouvelle vague, sur un grand réalisateur...
Michel Hazanavicius rend un bel hommage au cinéma, vous laisserez-vous tenter ?