9 ans après Les Combattants, voici enfin le deuxième long-métrage de Thomas Cailley,, dont il est justifié d'attendre beaucoup, eu égard à un synopsis alléchant, dans la continuité de la nouvelle appétence des jeunes cinéastes pour les films de genre. L'ambition est au rendez-vous, la mise en scène tient ses promesses mais le scénario cède parfois à quelques facilités (parallèle entre les migrants et les hommes/animaux, message écologique pas toujours subtil, sentimentalité exacerbée). On a tout de même envie d'aimer le film pour les risques qu'il prend avec une tension qui ne se relâche jamais. Pour Paul Kircher aussi, parfait, et également pour Romain Duris, sobre et convaincant. En revanche, Adèle Exarchopoulos a hérité d'un rôle sans grand intérêt, et les moments d'humour, censés desserrer l'étreinte, sont plus gênants qu'autre chose. C'est quand il montre sans vouloir démontrer, comme lors de ses prémices, qui restent soumis à nos réflexion et imagination, que le film séduit, alors que les développements de l'intrigue auraient pu être réduits, de façon à faire passer le récit à moins de deux heures, qui lui aurait donné davantage d'efficacité. Mais même si on aurait souhaité voir Le règne animal moins prêter le flanc à certaines critiques, nul doute que dans sa façon d'illustrer l'expression Reprendre du poil de la bête, il devrait toucher la cible cinéphile des plus jeunes ainsi que celle de ceux qui mettent l'environnement et la maltraitance animale aux premiers rangs de leurs préoccupations.