Le Règne animal réalisé par Thomas Cailley, c'est pour moi la découverte d'un réalisateur qui avec seulement son deuxième long-métrage, réussi à délivrer un film audacieux qui fait du bien au cinéma français. Attiré par sa bande-annonce en salle en allant voir un autre film, j'étais enthousiaste à l'idée de découvrir un film fantastique français crédible en espérant de tout cœur de ne pas être déçu une fois de plus. Au vu des critiques et du statut d'ouverture de la section un certain regard du festival de Cannes 2023, c'est confiant que je me jette dans la gueule de loup le jour même de sa sortie.
Résultat : j'ai été captivé du début à la fin dans une aventure frissonnante où je circulais de surprise en surprise, face à une mise en scène aussi efficace qu'intelligente, et un scénario très bien ficelé qui font passer les 2h08 du film à toute vitesse. En effet rien que le pitch du film me plaisait déjà mais j'avais peur que le film se tasse trop sur l'idée de départ et ne décolle jamais à la hauteur de son ambition. Mais au contraire le film a su prendre son envol à l'image des créatures hybride mi-humaine mi-animal à qui il réussi à donner une vraie crédibilité.
L'écriture du film est vraiment habile et fluide, et propose à la fois une intrigue avec sa part de mystère tout en étant vraiment complet dans le traitement de son sujet qui reste profond et pose des questions importantes et non superficielles.
De plus, la distribution est une réelle plus-value pour le long-métrage qui est porté par un Romain Duris intense et touchant ainsi qu'un Paul Kircher (que je découvre avec ce film) brillant de justesse et qui a su se transformer pour ce rôle.
D'autre part, le mélange d'effet spéciaux numériques et maquillages/prothèse fonctionne vraiment bien et permet de proposer des scènes fortes où on peut vraiment voir les créatures à l'œuvre.
Enfin, ce qui fait pour moi la force de ce film est vraiment l'hybridité des genres que réussit à nous proposer Thomas Cailley avec ce film, sur base de film fantastique (ce qui est déjà audacieux en soit pour un cinéma français timide sur ce genre de productions), le film se trouve aussi à mi-chemin avec un thriller voir un côté épouvante avec sa part de body horror et sans laisser de côté quelques moments de comédie.
Pour conclure, même si mon esprit critique me pousse à essayer de trouver d'éventuels défauts, forcé de constater qu'à part un ou deux effets visuels dérangeant, je ne trouve pas vraiment de choses à redire sur ce long-métrage qui mérite une large reconnaissance. Thomas Cailley a su nous proposer un film captivant, profond et animal porté par des acteurs au talent brut, qui j'espère ouvrira des perspectives pour un cinéma fantastique français. Car si son répertoire dans ce genre n'est pas très étoffé, Le Règne animal est la preuve qu'il peut proposer d'excellents films et la seule frustration que j'ai eu à la fin du film, c'est qu'il se finisse.