Un mystérieux mal a commencé à affecter certains humains, qui mutent peu à peu en créature hybride, mi-homme mi-animale. François et son fils Emile partiront à la recherche de leur épouse & mère, tandis qu'Emile commencera lui-même à subir des changements...
Le concept fait un peu penser à la franchise "X-Men", et il est vrai que l'on retrouve quelques thématiques similaires. Une société très hostile à ces mutations qu'elle ne peut contrôler, quand seulement une minorité comprennent qu'il faut désormais s'adapter. Des gens qui doivent accepter leur nouveau corps.
Pour autant, "Le Règne animal" est riche en idées, et aborde bien d'autres sujets, de manière intelligente. Le transhumanisme, le rapport de l'Homme à la nature, les relations qui évoluent avec les mutations, etc.
Et si la quête de leur épouse/mère est un peu diffuse, le vrai moteur émotionnel du film est en fait la relation très conflictuelle entre le père et le fils. Le premier est aimant, mais contrôleur et pétri de contradictions (il faut le voir faire tout un speech sur les chips industrielles, pour dégainer une cigarette ensuite !). Le second est dans un âge ingrat, traumatisé par la perte de sa mère et ses propres mutations.
Sur la forme, "Le Règne Animal" a amplement été salué, à raison. Thomas Cailley livre quelques très belles scènes. Appuyé par un montage sonore soigné, et un bestiaire qui fonctionne bien à l'écran. On devine un énorme travail de pré-production dans la conception des créatures, et un habile mélange de maquillage, prothèse, et CGI.
Les acteurs sont également très convaincants, y compris dans leurs mimiques animales. Et le film mélange habilement les tons. Un peu de body-horror, quelques touches d'horreur tout court, un aspect conte... et même de l'humour là où on l'attend rarement !
Par contre, il y a tout de même quelques énormités dans le scénario. Le rôle d'Adèle Exarchopoulos, qui n'a pas vraiment d'utilité dans l'intrigue. Ou le fait que malgré les comportements TRES étranges d'Emile en public, et les phénomènes de mutation bien connus de tous, personne ne découvre le pot aux roses...
Cela entrave un peu la qualité du film, mais ne gâche en rien cette expérience original, a fortiori pour un cinéma français qui s'aventure peu dans ces contrées.