Tout le film repose sur la grande qualité de l'interprétation de John Voight et Jane Fonda, d'une grande vérité, tout en retenue tendre et mélancolique. La gravité du désenchantement pèsent sur leurs visages au rythme d'une passion calme, complice, nécessaire. Il traduit davantage le pessimisme politique ambiant (patriotisme aveugle occultant ses victimes, méprisées, réduites à la marginalité), que les complications liées à l'adultère. Dans ce contexte réactionnaire et conservateur que la guerre a attisé, on devine parfaitement le parallèle réalisé entre patriotisme vain et émancipation féminine bridée. Madame aux casseroles puis maniant vigoureusement le caddie, sourire apparent aux lèvres, en guise de clôture. Celle-ci est précédée d'ailleurs par le l'ultime bain de mer d'un héros sans alliance ! La fin est ambiguë (on pourrait éventuellement y voir une renaissance, idépendante ?!), mais en bon sadique, je préfère une orientation bien pénible, et plutôt cynique !
Le film fonctionne bien souvent en montage alterné pour démonter héroÏsme et virilisme. On peut s'amuser à sur-interpréter mais le scénario reste assez faible malgré tout, un peu trop mélo, didactique, pas très subtil (adhésion trop facile, bien qu'aucun des personnages ne soit noirci, l'accusation se déportant sur l'impérialisme). La bande-sonore quasi permanente, est juste un bonheur ! Mais bravo surtout aux acteurs !