Loins l'un de l'autre, les frères ennemis Don Camillo et Peppone se morfondent. Mais l'exil disciplinaire dans sa nouvelle et sinistre cure de Camillo (où l'avaient laissé les auteurs de sa première aventure) ne durera pas, et les deux adversaires vont pouvoir reprendre leurs chamailleries doctrinales, récurrentes et vaines querelles entre le chrétien et le communiste que Julien Duvivier met une seconde fois en scène.
Une suite qui ne s'imposait pas si l'on en juge par un scénario inconsistant, construit autour de quelques mauvais tours faits par l'un à l'autre et réciproquement, et de décisions municipales contestées. Alors que la série des Don Camillo ne fait que commencer, on tourne en rond dès le deuxième épisode. La relation gentiment antagoniste entre Peppone et Camillo radote et ennuie, conséquence des faibles dispositions comiques du scénario et d'escarmouches idéologiques bien peu spirituelles.
A l'évidence, le duo ne se suffit pas à lui-même et son originalité se dilue dans la réitération et l'insignifiance. Sans doute fallait-il étoffer les personnages de Fernandel et Gino Cervi, ne pas tout miser sur une simple opposition dogmatique dont le procédé s'essouffle déjà.