Woody Allen boucle en beauté sa trilogie londonienne, entamée par le sublime Match Point et l'oubliable Scoop, avec ce Rêve de Cassandre. Plutôt inspiré dans cette histoire d'argent qui fait tourner la tête de ses deux héros, Woody Allen a aussi le flair de confier les rôles à des acteurs en pleine forme.
Si Ewan McGregor est comme à son habitude parfait en grand frère porté sur l'image et la réussite, c'est surtout Colin Farrell qu'on retient: tout en subtilité et délicatesse dans son rôle de petit frère aimant et peu sûr de lui. Deux frères qui se complètent pourrait-on dire.
Mais pas cette fois. Dans ce cas ci, ils se distordent plutôt tant les personnalités divergent. Après avoir acheté un bateau, les deux se rendent compte qu'ils sont loin d'être dans une situation financière agréable. Eh oui, c'est que la vie n'est pas donnée. Leur oncle est surement la seule personne à pouvoir les sortir du pétrin. Chose qu'il consent à faire, si les deux frangins lui rendent un petit service, trois fois rien...enfin. Et c'est là qu'est tout le génie de Woody Allen. Peu importe le suspense (vont-ils le faire?), c'est surtout l'avant et l'après qui importe. Un vrai décryptage de personnalités où tout se mélange (ambition, remords, souffrance). On peut tiquer sur le dénouement très rapide, mais c'est tout la force du film ici: les moments redoutés, attendus sont souvent ceux qui vont être les plus courts et les plus imparables. Celui là aura été plutôt bon pour nous.